La coopérative comme alternative au modèle industriel traditionnel

29 octobre 2020
Coopératives de producteurs

La Coopérative des betteraviers transformateur (CoBT) veut créer une sucrerie à Seneffe dans le Hainaut. Depuis 2019, ils sont 1400 agriculteurs et 200 sympathisants à avoir rejoint et investi de l’argent dans la coopérative.

"Le projet attire beaucoup, car il permet de changer le modèle actuel. On souhaite construire une usine plus performante et cela va permettre de produire à plus bas coût que des usines plus anciennes. Et puis, le fait d’être une coopérative d’agriculteur, cela veut dire que l’agriculteur est l’actionnaire principal de son entreprise. Il va donc bénéficier d’une grande partie de la marge de transformation de la betterave en sucre", raconte Benoit Haag, l’un des trois membres fondateurs de la coopérative.

Pour l’instant, la coopérative a atteint 40% de son objectif de financement, grâce à des levées de fonds et des investissements publics, sur les 361 millions d’euros nécessaire à la construction de l’usine.

"Il reste aujourd’hui à boucler ce financement avec les crédits bancaires. Pour l’instant, on a du mal à convaincre les banques, car elles sont réticentes et ce, pour plusieurs raisons. D’abord, le marché du sucre est très instable en ce moment. Ensuite, le modèle coopératif qui peut faire peur, car il est très peu connu aujourd’hui. Notre coopérative représente plusieurs milliers d’agriculteurs et pour certains, c’est effrayant si on compare cela avec le modèle traditionnel de la société anonyme avec un ou deux actionnaires seulement", souligne David Jonckheere, l’un des trois membres fondateurs de la coopérative.

"Le modèle coopératif est une mise en commun. Depuis 3 ans, on observe la création de quelques entreprises sur ce modèle, car c’est un modèle où la gouvernance est plus participative que dans une entreprise traditionnelle. C’est une organisation structurée autour de membres. Contrairement au modèle traditionnel des membres actionnaires aux intérêts particuliers, la coopérative opère par la coopération des membres", analyse Marek Hudon, spécialiste en microfinance à l’Universite Libre de Bruxelles (ULB).

Source : rtbf.be